I.A. MUSICALES

Références

Articles de revue

Lei, Z., Yu, Y., & Lei, Y. (2022). Communication dans la co-création humain-IA : analyse perceptuelle des peintures générées par des systèmes de génération d’images à partir de texte. Applied Sciences, 12(22), 11312. https://doi.org/10.3390/app122211312

Gefen, Alexandre. Ce que l’intelligence artificielle change à l’art. Nouvelle Revue d’esthétique, n° 33/2024. https://shs.cairn.info/revue-nouvelle-revue-d-esthetique-2024-1-page-5
Note de lecture
L’auteur interroge la véritable valeur artistique des œuvres générées par IA, et le rôle de l’artiste. Il examine les implications esthétiques, culturelles et philosophiques de ces technologies.
Idées retenues :
1- Manque d’originalité : Gefen explique que les œuvres d’IA manquent souvent d’originalité, car elles se contentent de réutiliser des styles artistiques préexistants au lieu de créer quelque chose de réellement innovant. Ces oeuvres ressemblent à des collages bien conçus mais restent limitées par leur dépendance aux éléments du passé, sans introduire de véritables nouveautés dans le domaine artistique.
2- Production en masse : Il explique que les œuvres créées par l’IA peuvent être reproduites à l’infini, ce qui remet en question leur valeur, habituellement liée à la rareté et au travail artisanal. Cette capacité de produire en masse souligne comment les œuvres d’IA perdent leur caractère unique et authentique, rendant leur appréciation plus complexe et difficile à saisir.
3- La valeur des œuvres générées par l’IA provient davantage de l’idée derrière le « prompt » que de leur réalisation. Cela signifie que la valeur artistique est liée à la collaboration entre l’humain et la machine, plutôt qu’à l’habileté de l’artiste, ce qui transforme notre compréhension de ce qu’est l’art.
Analyse Critique : 
Limite sur l’originalité des oeuvres : L’idée que les œuvres générées par IA ne font que recycler des styles passés peut paraître restrictive. Les IA ont aussi le potentiel de créer des combinaisons nouvelles, même si elles se basent sur des données préexistantes. La vraie question semble plutôt résider dans l’usage que les artistes font de ces outils. En d’autres termes, les artistes peuvent tirer parti de l’IA pour innover, même si les données sur lesquelles ces outils sont basés sont préexistantes.
Extrait : 
« Faire de l’artiste un ingénieur du texte, c’est le conduire à s’interroger sur la manière dont l’image capture un texte ou possède au contraire sa vie propre. » Cela souligne une nouvelle forme de créativité, où le langage devient le centre du processus créatif, plutôt que la technique manuelle.
 

Chapitres d’ouvrages

Rani, S., Jining, D., Shah, D., Xaba, S., & Singh, P. R. (2023). Révolutionner le processus créatif : Explorer les avantages et défis de l’art généré par IA. Dans P. Vasant, M. S. Arefin, V. Panchenko, J. J. Thomas, E. Munapo, & G. W. Weber (Éds.), Intelligent Computing and Optimization (Vol. 854, pp. 234-243). Springer. https://doi.org/10.1007/978-3-031-50151-7_23

Provenzano, C. (2018). Auto-Tune, Labor, and the Pop-Music Voice. Dans R. Fink et al. (Éds.), The Relentless Pursuit of Tone: Timbre in Popular Music (pp. 159–182). Oxford University Press. https://doi.org/10.1093/oso/9780199985227.003.0008

Brault, N. Tixier, M. (2024). « Déprolétarisation et savoir-faire ». Dans Triclot M. et al. Prendre soin des milieux (pp. 402-427). Editions matériologiques. Prendre soin des milieux – Archive ouverte HAL

Steiner, P. (2024). « La constitutivité technique : enjeux théoriques ». Dans Triclot M. et al. Prendre soin des milieux (pp. 171-191). Editions matériologiques. Prendre soin des milieux – Archive ouverte HAL

Sources académiques

Brault N., Carnino C., J.F. Dubois M., Guchet X., Halloy J., et al. (2024). Prendre soin des milieux : Manuel de conception technologique. Editions matériologiques, 2024, 978-2-37361-448-0. ffhal-04590726f

Association for Computing Machinery (ACM). (2022). Résumé uniquement, récupéré de https://dl.acm.org/doi/abs/10.1145/3475799.

Grba, D. (2022). Deep Else: A Critical Framework for AI Art. Digital, 2(1), 1-32. https://doi.org/10.3390/digital2010001

Bellaiche, L., Shahi, R., Turpin, M. H., Ragnhildstveit, A., Sprockett, S., Barr, N., Christensen, A., & Seli, P. (2023). Humans versus AI: Whether and why we prefer human-created compared to AI-created artwork. Cognitive Research: Principles and Implications, 8(42).
 
Leroi-Gourhan A. (1945). Milieu et technique, Albin Michel.
Note de lecture
Valeur artistique: Lorsqu’une IA génère une œuvre d’art, la question se pose : est-ce que cette œuvre a la même valeur que celle créée par un humain ? Des études montrent que les gens préfèrent souvent les œuvres humaines, mais cela dépend aussi de comment l’art est présenté. Si les gens ne savent pas que l’art est créé par une IA, ils jugent parfois l’œuvre de manière similaire à une création humaine.
la nature de l’œuvre est modifiée par la connaissance qu’elle provient d’une IA. Bien que l’art généré par IA puisse toucher les émotions du spectateur, le simple fait de savoir qu’il n’y a pas d’intention humaine derrière l’œuvre affecte la manière dont elle est perçue.
  • Cela tient à une idée largement répandue que l’art reflète une forme d’expression humaine, liée à des émotions, une intention créative et une expérience vécue.
  • Cela montre que la valeur artistique peut être influencée par des attentes culturelles et psychologiques liées à l’idée d’artisanat et de création humaine
  • L’évaluation des œuvres d’art ne repose pas uniquement sur des critères de beauté ou de goût. D’autres aspects, comme l’émotion suscitée, la profondeur perçue, ou encore le message derrière l’œuvre. Lorsqu’une IA crée une œuvre, certains pensent qu’il manque cette dimension humaine, ce qui peut réduire l’impact émotionnel .
Chawinthorn W, Jirawat S et Chutisant K. (2023). Blurring the lines: How AI is redefining artistic ownership and copyright. Journal Name, 3, Article 37.
Note de lecture
Qui est l’artiste ?: L’IA produit du contenu, mais c’est toujours un humain qui la programme, choisit les données, et sélectionne les résultats. Cela amène à se demander : l’artiste est-il l’humain qui contrôle l’IA ou l’IA elle-même ? Pour l’instant, la plupart des gens considèrent encore l’humain comme le créateur principal.
Problèmes juridiques: Au niveau légal, la plupart des lois actuelles exigent une intervention humaine pour que l’œuvre soit protégée par le droit d’auteur. Cela crée un vide juridique pour les créations IA, car la machine ne peut pas être considérée comme un auteur selon ces règles.

Articles en ligne

Blog du Modérateur. (2024). Générateur de musique par IA. Récupéré de https://www.blogdumoderateur.com/tools/design/generateur-musique-ia

MusicRadar.(2022). L’histoire de l’IA dans la production musicale. Récupéré de https://www.musicradar.com/news/the-history-of-ai-in-music-production

Payne, L. (2024, 4 novembre). Auto-Tune, processeur audio. Dans Encyclopædia Britannica. Vérifié par l’équipe éditoriale d’Encyclopædia Britannica. Récupéré de https://www.britannica.com/technology/Auto-Tune

Wavv sur Medium. (2023). Le voyage de l’IA et de la musique à travers le temps. Récupéré de https://wavv.medium.com/the-voyage-of-ai-and-music-through-time-4fdcff031e3d

Staccato AI Blog. (2023). Les origines de la musique générée par IA. Récupéré de https://blog.staccato.ai/The-Origins-of-AI-Music

Wikipedia. (n.d.). Musique et intelligence artificielle. Récupéré de https://en.wikipedia.org/wiki/Music_and_artificial_intelligence

Podcasts

Generative Now. (2024, 29 août). Via Spotify. Mikey Shulman : Suno and the Sound of AI music (Encore). Récupéré de https://open.spotify.com/episode/2gU7BWLEDKWCV68ENFl2nK

Vidéos

Youtube. Pourquoi tous les artistes vont disparaître d’ici 2 ans – Le Règlement. Récupéré de https://youtu.be/tavM_9ignt4?si=Os_yY9mKiRmW9T6O 

Note de lecture

1. Identifier le texte et son contexte

Contexte : 

Cette note est basée sur une vidéo du créateur de contenu Le Règlement, connue pour ses analyses sur la culture musicale et les industries créatives. Dans cette vidéo, il explore la montée des IA dans la production musicale et ses conséquences pour les artistes humains. Le contexte est celui d’une révolution technologique qui bouleverse les industries culturelles, en particulier la musique, avec des outils d’intelligence artificielle capables de générer des compositions musicales.
 

Identification de l’auteur : 

Le Règlement est un créateur de contenu indépendant, actif depuis plusieurs années sur YouTube et d’autres plateformes. Son travail consiste à analyser la musique urbaine, les tendances culturelles, et à produire des documentaires sur des figures marquantes de l’industrie musicale. En tant que créateur issu du monde des nouvelles technologies et de la culture populaire, Le Règlement s’inscrit dans une perspective critique, tout en ayant une position de praticien des outils technologiques, qu’il utilise pour la production de ses propres vidéos.
 

Prise de recul : 

L’auteur, bien que critique envers l’invasion des IA dans la musique, adopte une position nuancée en soulignant aussi les opportunités que ces technologies peuvent offrir aux artistes indépendants. Il est toutefois important de noter que, comme beaucoup de créateurs sur YouTube, il s’adresse à une audience déjà familiarisée avec l’univers musical et technologique, ce qui peut biaiser sa présentation des dangers et bénéfices des IA. Le Règlement tend à adopter un point de vue d’utilisateur averti et enthousiaste des outils technologiques, ce qui pourrait influer sur sa manière de traiter le sujet.
 

2. Idées retenues

– Menace des IA sur l’industrie musicale : 
  Les IA, capables de créer de la musique de manière autonome, menacent le rôle des artistes humains dans l’industrie. Les majors de l’industrie musicale, qui contrôlent la majorité du marché, pourraient exploiter les IA pour produire des œuvres sans avoir à rémunérer les artistes.
  « Les majors pourraient créer des artistes virtuels capables de sortir des milliers de chansons inspirées des tubes populaires. »
 
– L’authenticité humaine comme valeur clé : 
  Les créations humaines sont marquées par l’authenticité, les expériences personnelles et les émotions vécues, qui ne peuvent pas être imitées par une IA. Une chanson, même techniquement parfaite, perd son impact si elle n’est pas interprétée par quelqu’un ayant vécu les émotions qu’elle véhicule.
   « Une IA ne peut pas recréer l’authenticité qui transparaît dans des chansons comme Under the Bridge des Red Hot Chili Peppers. »
 
– Connexion humaine : 
  Les artistes humains ont la capacité de créer une relation émotionnelle avec leur public, que ce soit à travers les réseaux sociaux, les interviews, ou les concerts live. Cette connexion dépasse la simple création musicale et crée un lien durable entre l’artiste et son auditoire.
   « Les artistes endossent un rôle qui dépasse largement la musique et permet de soutenir des causes et d’influencer des milliers de personnes. »
 
– Rôle des erreurs et de l’improvisation : 
  Les grandes œuvres musicales naissent souvent d’erreurs ou d’improvisations spontanées, des éléments imprévisibles qui échappent aux algorithmes d’IA. Ces moments de créativité humaine apportent de la magie et de l’originalité à la musique, impossible à reproduire par des machines.
  « La magie dans les chansons naît des petites erreurs, comme le sifflement improvisé d’Otis Redding dans Sitting on the Dock of the Bay. »
 
– Les IA comme outils pour les artistes indépendants : 
  Bien que les IA puissent menacer la création artistique, elles représentent aussi des opportunités pour les artistes indépendants. Des outils comme Playbit ou Smart EQ permettent de surmonter les blocages créatifs, d’améliorer la qualité sonore et d’expérimenter avec de nouvelles sonorités.
  « Les IA peuvent aider les artistes indépendants à créer de la musique de qualité sans les contraintes des majors. »
 
 

 3. Mise en perspective

Le texte de Le Règlement aborde avec beaucoup de pertinence les défis que pose l’IA pour l’industrie musicale, notamment en soulignant les dangers d’une production musicale déshumanisée. L’une des forces du texte est de mettre en avant les qualités intrinsèquement humaines qui ne peuvent être remplacées par la technologie : l’authenticité, l’émotion, et la capacité à se connecter avec un public. Cette réflexion est particulièrement intéressante à l’heure où l’industrie musicale est de plus en plus standardisée et mécanisée.
 
Cependant, le texte présente aussi des faiblesses. Tout d’abord, il manque de sources extérieures qui pourraient appuyer certains arguments, comme l’impact des IA sur l’emploi dans l’industrie musicale ou les conséquences économiques réelles de l’utilisation d’artistes virtuels. De plus, la perspective adoptée semble se concentrer presque exclusivement sur les grands labels, alors que des exemples concrets d’artistes indépendants utilisant l’IA avec succès auraient enrichi l’analyse.
 
L’analyse de Le Règlement ouvre une question centrale : l’IA doit-elle être vue comme une menace ou un outil pour la création musicale ? Si l’auteur s’attarde principalement sur les dangers, il serait intéressant de voir comment, dans d’autres secteurs artistiques ou industriels, la technologie a été intégrée sans nécessairement supprimer la créativité humaine. Des recherches complémentaires sur l’adoption de la technologie dans d’autres arts (cinéma, art visuel, etc.) pourraient aider à nuancer ce débat.