I.A. MUSICALES

L'Art de la Musique I.A.

Depuis quelques années, l’acronyme « I.A. » (pour « Intelligence Artificielle ») est utilisé à toutes les sauces pour décrire des logiciels et processus qui parfois préexistent à l’utilisation de ce terme. Cependant, si ce mot devient si courant, c’est que certaines entreprises prétendent avoir créé des logiciels capables de répliquer voire même surpasser de manière informatique l’intelligence humaine. Au delà de cette appellation marketing trompeuse, nous allons ici tenter d’étudier les logiciels et applications informatiques qui ont pour but d’intervenir dans la création musicale, et ce au travers de deux exemples : AutoTune et Suno. A plusieurs décennies d’écart, ces deux outils changent la manière avec laquelle la musique est produite, et recompose ainsi le milieu musical.

Types d'I.A. dans la musique

Génération

Compose de nouveaux morceaux complets, avec ou sans paroles et voix, le tout à partir d’une phrase textuelle.

Identification

Il s’agit d’algorithmes, Shazam étant le plus connu, capables de reconnaître une chanson en quelques secondes.

Amélioration

Corrige les défauts, affine les enregistrements et augmente la qualité sonore des morceaux pour un rendu optimal.

Analyse musicale

Détecte le style et l’ambiance d’une chanson, aidant les plateformes de streaming à faire des recommandations.

Une histoire des logiciels musicaux

Bien que, comme nous l’avons dis, l’utilisation du terme « I.A. » peut être vue comme un anachronisme, nous nous penchons ici sur les différents logiciels informatiques ayant encadrés l’évolution de la musique populaire.

On peut remonter d’abord à 1952, lorsque les premières tentatives ont été faites pour retranscrire automatiquement les notes jouées en direct, via notamment les travaux du Père Engramelle. En 1957, la « Illiac Suite » a marqué une avancée significative en permettant à un ordinateur de générer des chansons basées sur des règles musicales. En 1960, Rudolf Zaripov a publié le premier article scientifique sur l’usage de l’informatique dans la musique.

Dans les années 1980, le projet « EMI » a permis de composer des morceaux dans le style de compositeurs classiques spécifiques. En 2002, François Pachet a développé un logiciel capable de composer les fins de morceaux inachevés. En 2009, Emily Howell a sorti le premier album assisté par génération informatique, marquant une étape importante dans l’intégration de cette technologie dans la création musicale. Plus récemment, Google a lancé le « Projet Magenta » en 2016, un projet basé sur le deep learning capable de composer des morceaux de piano.

Des exemples modernes incluent l’album « AM I AI » de Taryn Southern en 2018, entièrement arrangé et mixé par un logiciel. Bien que l’informatique en musique soit utilisée depuis des décennies, c’est l’intérêt récent du public qui a vraiment propulsé cette technologie sur le devant de la scène. Initialement, ces embryons d’I.A. servaient à des fins expérimentales et leurs résultats étaient souvent bien en dessous des productions humaines au niveau qualitatif.

Toutefois, l’I.A. ne se limite pas à la création musicale mais intervient aussi dans le traitement du son, un domaine où elle est utilisée depuis plusieurs décennies pour automatiser des processus codés par des humains. Une grande majorité des musiciens populaires a adopté ces outils, en particulier pour le mixage, car ils facilitent un procédé autrefois entièrement analogue.